Interview d’un printoonisateur : Pierre Minne

Pierre Minne, printoonisateur

Dans cette interview, nous découvrons Pierre Minne, printoonisateur chez MAKMA. Il nous plonge dans l’univers de la printoonisation, où il jongle avec les codes de la BD pour donner vie aux webtoons en version papier.

Pierre, pour commencer, pourrais-tu nous parler de toi en quelques mots ?

Pierre Minne : J’ai 49 ans, je vis à Toulouse. Je suis marié, papa de trois enfants.

Pierre Minne, un revenant chez MAKMA

Quand et comment es-tu arrivé chez MAKMA ?

Pierre Minne : Historiquement, je suis arrivé chez MAKMA en 2003 dès sa création. Avant, j’étais chez Climax Comics, une association créée par Stephan Boschat et Edmond Tourriol, dans laquelle j’étais dessinateur et encreur. Quand MAKMA a commencé, j’ai basculé de Climax Comics à MAKMA comme beaucoup d’artistes du studio à cette période. J’y étais aussi dessinateur et encreur jusqu’en 2008 ou je suis parti pour tenter l’aventure de réaliser mes comics. Ce que j’ai fait jusqu’en 2021. Puis en 2023 (oui, c’est tout récent), j’ai frappé à la porte de nouveau et Stephan m’a laissé ma chance dans la printoonisation. Bryan Wetstein et Nathalie Spampinato m’apprennent le métier.

Peux-tu nous parler de ton rôle chez MAKMA ? En quoi consiste ton travail au sein de service Printoonize ?

Pierre Minne : Je suis printoonisateur, ce qui consiste à transformer un webtoon qui se lit sur smartphone et dont les cases sont étudiées pour, à l’adapter en version « papier », une BD pour simplifier. Cela implique de savoir utiliser les logiciels de graphisme au niveau technique, mais aussi d’avoir ou d’apprendre les codes de la BD comme le storytelling et toutes les petites choses qui ont des règles précises. Pour ma part, venant de la BD, c’est plus simple, mais je dois m’adapter aux règles des mangas et manhwas dont je ne suis pas encore familier.

Depuis quand travailles-tu en tant que maquettiste graphique sur la printoonisation ?

Pierre Minne : J’ai commencé tout récemment, en avril 2023. Ce travail est prenant et captivant. Rien n’est statique, tout est nouveau sur chaque nouveau projet. On apprend tous les jours.

Ça te plaît ?

Pierre Minne : Ça me plaît énormément. Je suis dans mes éléments. Le graphisme, la BD, le storytelling. Si j’ajoute à cela que le milieu du manga et manhwa est nouveau pour moi, c’est une plongée dans de nouveaux styles de dessins, de narrations, de dynamismes. Cela me donne des idées pour mes travaux personnels et quand on « donne à manger » à un créatif, généralement, il est boulimique de ça.

Le rôle de printoonisateur

En quoi ton travail est-il important dans le processus de printoonisation ?

Pierre Minne : C’est celui qui va donner le ton, le dynamisme au manga ou manhwa. En fonction de comment on va organiser nos cases, on va orienter le lecteur et surtout le « plonger » dans l’univers. Il faut que sans s’en rendre compte, le lecteur soit amené à lire en continu. Le scénario et le dessin font beaucoup, mais s’il y a un mauvais rythme ou un mauvais storytelling, on peut ne pas avoir envie de poursuivre une lecture. C’est là que ma mission, notre mission, est de donner envie de passer d’une case à une autre en captivant l’attention.

Peux-tu nous parler de quelques projets sur lesquels tu es fier d’avoir travaillé ?

Pierre Minne : Comme c’est assez récent encore, je n’ai pas énormément de projets à mon actif, mais je vais faire simple, la première printoonisation que j’ai réalisée : Les chroniques du disciple dragon qui a été très formatrice. J’ai enchaîné avec Necromancer Survival qui devait être dans un autre type de narration. Switcher entre les deux est un petit défi. Il ne faut pas faire la même chose dans chaque série et c’est en ça que les missions ne sont pas répétitives. Au moment ou je réponds à cette interview, je suis sur la printoonisation de la série The advanced player of tutorial tower qui sera pour l’Allemagne. Là aussi : défi de taille car storytelling différent.

Couverture du tome 1 des Chroniques du Disciple Dragon

Un couteau suisse de la BD

Tu te vois continuer à travailler dans ce domaine, au sein de MAKMA ?

Pierre Minne : Avec tout ce que je viens de dire, je pense qu’il est évident que c’est la passion qui m’anime. Au sein de ce domaine, cela n’est pas un problème mais, comme beaucoup d’artistes et auteurs présents chez MAKMA, je suis une sorte de couteau suisse. Je sais faire d’autres choses (dessin, encrage, graphisme, web, etc.) et j’aimerais les mettre à profit et en découvrir d’autres. Je pense que MAKMA peut m’y aider. Pour le moment, je me forme encore à la printoonisation mais qui sait ? Dans quelques temps il n’est pas impossible que je puisse être polyvalent chez MAKMA. Mais ne brûlons pas les étapes. Il est important de maîtriser un domaine avant d’en attaquer un autre.

Merci Pierre, d’avoir accepté de répondre à nos questions et d’avoir mis en avant ta passion pour la BD et le storytelling au sein du service printoonisation de MAKMA !

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